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La tragédie de l’Union européenne

Désintégration ou renaissance ?

George Soros et Gregor Peter Schmitz

Public Affairs, 2014

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Classement éditorial

Caractéristiques

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Depuis qu’il s’est rendu célèbre en réalisant une vente à découvert sur la livre sterling bien avant sa dévaluation en 1992, George Soros, milliardaire et pionnier des hedge funds, retient toute l’attention lorsqu’il anticipe des changements en matière de politiques monétaires, de marchés des changes ou de tendances économiques et politiques. Soros nous livre dans cet ouvrage, présenté sous forme de questions-réponses, ses réflexions sur le sort incertain de l’Union européenne. Il qualifie le traité de Maastricht, à l’origine de la création de l’euro, de ‘tragédie de l’Europe’, car il estime que ce pacte a relégué ‘les pays débiteurs au rang de pays du Tiers-monde’. Il conclut à la nécessité d’un leadership plus efficace de la part de l’Allemagne et considère la chancelière Angela Merkel à la fois comme une ‘désillusion’ et un espoir pour l’avenir. Ayant survécu à l’occupation nazie en Hongrie alors qu’il n’était qu’un enfant, Soros estime que les ‘règles ordinaires’ ne peuvent être appliquées dans des ‘situations exceptionnelles’ et que l’obéissance passive peut s’avérer dangereuse. Gregor Peter Schmitz, correspondant européen pour Der Spiegel, a interviewé Soros et a recueilli ses convictions les plus sincères. Sa connaissance approfondie du sujet, la crise de l’euro, et sa parfaite maîtrise des techniques d’interview transparaissent dans l’introduction de son ouvrage ainsi que dans ses commentaires et sa compilation des opinions franches et partiales de Soros. Sans déroger à sa neutralité politique, getAbstract suggère aux observateurs de tous bords de découvrir les points de vue atypiques de Soros en matière d’enjeux économiques et politiques européens.

Résumé

Le traité de Maastricht

Les nations européennes se porteraient mieux si elles redéfinissaient les règles du traité de Maastricht, à l’origine de la création de l’euro. Au lieu de fédérer l’Union européenne, comme prévu, l’euro n’a fait qu’accentuer les divisions entre ses États membres. Le respect des dispositions de cet accord constitue la ‘tragédie de l’Union européenne’ car il complique l’approfondissement de l’intégration européenne. Ainsi, les pays européens débiteurs courent un risque accru de défaut sur les obligations car leurs dettes sont libellées en euro (devise qu’ils ne peuvent contrôler), et non dans leurs devises locales. L’euro crée ‘un terrain de jeu inégal’, qui a relégué les pays européens lourdement endettés ‘au rang de pays du Tiers-monde’.

Le traité de Maastricht interdit le sauvetage ou le renflouement financier des pays européens en crise. Sa plus grande erreur est de supposer que les emprunts contractés par les États expliquent à eux seuls les déficits publics chroniques et la déstabilisation de la devise. Le traité a été créé par la Bundesbank, la banque centrale allemande. Un ‘ensemble de règles imparfaites’ appliquées en vertu du traité (...

À propos des auteurs

George Soros est le président de Soros Fund Management et a fondé le réseau Open Society Foundations, qui soutient les sociétés ouvertes. Gregor Peter Schmitz est le correspondant européen du Spiegel.