Matthew Lynn, journaliste, dissèque pour nous les origines de la crise de la dette grecque et explique comment le rêve de l’unification européenne a mené à ce qu’il prédit être l’effondrement imminent de l’euro. Son style rédactionnel plein d’esprit et d’intelligence nous fait quelque peu oublier la sombre réalité des faits qu’il décrit et les prédictions dramatiques qu’il avance. getAbstract recommande la lecture de ce récit des temps modernes : une tragédie humaine qui se joue devant nos yeux et qui ne se dénouera que grâce à l’intervention d’un deus ex machina provoquant à la fois une catharsis et de meilleures résolutions.
Ils se sont battus unis et ont péri divisés
En mai 2010, des milliers de Grecs sont descendus dans la rue pour protester contre les mesures d’austérité draconiennes que l’effondrement économique du pays a forcé le gouvernement, lourdement endetté, à mettre en place. Mais la cause véritable de la chute de la Grèce tire son origine dans l’accession enthousiaste du pays à l’euro et à l’Union économique et monétaire (UEM) dix ans plus tôt. L’idée d’unifier de manière politique et financière les nations européennes n’était pas nouvelle : Napoléon Bonaparte, Victor Hugo et Winston Churchill ont tous les trois été les fervents partisans de l’union monétaire de l’Europe. Bien sûr, il existait une justification économique à la création d’une monnaie commune : une grande partie du commerce européen était intra-régional et les devises nationales imprévisibles représentaient un risque démesuré pour les fabricants et exportateurs. Des tentatives de coordination économique ont vu le jour dans les années 1970 et 1980. Le serpent monétaire européen et le système monétaire européen (SME) constituaient des mécanismes de change destinés à maintenir la valeur boursière des devises européennes...
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